Nuit de printemps
C’est l’étoile parlant au glaçon
Des grands espaces noirs
Qui boivent la lumière
Tandis que l’enfant triste
Debout sur le balcon
Écoute, bouche ouverte
C’est l’étoile parlant au glaçon
Des grands espaces noirs
Qui boivent la lumière
Tandis que l’enfant triste
Debout sur le balcon
Écoute, bouche ouverte
Le soir a mis sa pèlerine de glace
Allons un instant sous les branches
Quelques lueurs encore jouent
Sur la neige mauve orange
Et ce qui reste de beauté
Ferme les yeux
Dehors il y avait le vent
Les trottoirs glacés
Le ciel sans nuages
Quelques voitures
Quelques promeneurs
Un homme qui déneigeait son balcon
Le dépanneur ouvert
J'ai acheté du lait
Suis rentrée avec ce vide
Au cœur
À Pâques le soleil danse
À son lever comme ça
Il pose un pied par terre
Et puis l’autre
Et ensuite il se brosse les cheveux
À Pâques le soleil danse
Sur un croûton de miel
Et glisse les orteils
Sous les roses des ruisseaux
(Écrit le 16 mars 1999)
Avant le matin, dans la blancheur polaire
Nous irons
Sous nos raquettes à la file
S'enfuiront les songes
Avec des chuintements d'éveil
Devant l'aube nous irons, bouteille à la main
Recueillir au bout du chemin creux
Pour la soif des chagrins à venir
Des frissons d'étoiles
Au centre commercial
Un lapin de Pâques
Jaune et rose aux endroits qu’il faut
Regarde par la vitrine
L’univers en marche