Oh! la vie que l'on rêve*
Oh! la vie que l'on rêve
par une fenêtre ouverte
ne laissant rien voir
que des volets bleu ciel
et un chat couché derrière les plantes vertes
Oh! la vie que l'on rêve
par une fenêtre ouverte
ne laissant rien voir
que des volets bleu ciel
et un chat couché derrière les plantes vertes
Ce que la mauve glycine raconte
aux volets jaunes
nul ne le saura
trop ébloui
pour tendre l'oreille
Dans une grande flaque
le ciel a renversé
le mur rouge de la maison d'en face
avec ses fenêtres plissées
sous l'excès de lumière
Un bout de parterre
à peine débarrassé
de sa neige noire
une herbe follette en a profité
et regarde narquoise
la ruelle impraticable
Arriverai-je enfin
avant le bout de mes jours
à terrasser la peur
et à lui faire des grimaces
la grande aventure commencera-t-elle enfin?
Voici qu'un soleil espiègle
lance ses rayons
sur les paupières fermées
dans un crépitement de cailloux
à la fenêtre du silence
Une idée, une idée
mon royaume pour une idée
ou faut-il offrir mon cheval?
las
je n'ai ni l'un ni l'autre
Sur le trottoir un gobelet de carton
tout crasseux, aplati
sur le banc de neige une cartouche de cigarettes
à la pluie comme au soleil
refusent de fondre
Pourquoi crier dans le désert
ces indignations, ces chagrins
qu'un souffle léger, à peine une brise
emporterait au loin
sur les aigrettes des pissenlits
Il est revenu le printemps
aux parterres de neige sale
et aux trottoirs boueux
voitures et piétons
font une danse éclaboussée
Lorsque tu repartiras
Léolo mon petit chat
J'ai peur que ce ne soit pour toujours
Je suis seulement ta gardienne
Et toi, toi tu te fais vieux
J'en ai déjà de la peine
Léolo mon petit chat
Je garde ton cœur avec moi