Sur les ponts
Sur les ponts dansent les parapluies
Et font des saluts aux passants
Qui regardent ailleurs
Sur les ponts dansent les parapluies
Et font des saluts aux passants
Qui regardent ailleurs
La sauterelle a sauté
Qu'y a-t-il là d'extraordinaire
La sauterelle a sauté
À la corde
Et les deux petites filles
Ont ri
Un champignon avait un chapeau brun
Pointu
À gros pois rouges
Il était bien content
Le champignon
Protégé du soleil, de la pluie
Et des crottes d'oiseaux
Mais pas des pieds humains
Hélas
Le chien avait beau tirer sur sa laisse
Son maître ne voulait pas suivre
Il pataugeait dans les flaques d’eau
Il piétinait à qui mieux mieux le soleil
C’était toujours à recommencer
Le chien, lui, commençait à avoir faim
Il aurait bien aimé dormir, sinon dîner
Mais voilà, cela ne se pouvait pas
Alors il se jeta sur un mollet, puis deux, puis trois
Ce n’était pas l’œuf de Christophe Colomb
Mais tout de même, que c’était bon
La vie c’est une pomme
Qui pousse dans un pin
Sans savoir pourquoi
Et qui tout à la fin
Se laisse tomber dans l’herbe
Juste pour rire
Il neige sur les lilas
Et sur les chevaux noirs
Qui respirent leur parfum
Avant de s'évanouir
Dans les ruines de la maison
Tu es parti l'autre soir
Pour le marché aux fleurs
Un souvenir sur les lèvres
Le dernier
C’est l’étoile parlant au glaçon
Des grands espaces noirs
Qui boivent la lumière
Tandis que l’enfant triste
Debout sur le balcon
Écoute, bouche ouverte
Le soir a mis sa pèlerine de glace
Allons un instant sous les branches
Quelques lueurs encore jouent
Sur la neige mauve orange
Et ce qui reste de beauté
Ferme les yeux
Dehors il y avait le vent
Les trottoirs glacés
Le ciel sans nuages
Quelques voitures
Quelques promeneurs
Un homme qui déneigeait son balcon
Le dépanneur ouvert
J'ai acheté du lait
Suis rentrée avec ce vide
Au cœur
À Pâques le soleil danse
À son lever comme ça
Il pose un pied par terre
Et puis l’autre
Et ensuite il se brosse les cheveux
À Pâques le soleil danse
Sur un croûton de miel
Et glisse les orteils
Sous les roses des ruisseaux
(Écrit le 16 mars 1999)
Avant le matin, dans la blancheur polaire
Nous irons
Sous nos raquettes à la file
S'enfuiront les songes
Avec des chuintements d'éveil
Devant l'aube nous irons, bouteille à la main
Recueillir au bout du chemin creux
Pour la soif des chagrins à venir
Des frissons d'étoiles
Au centre commercial
Un lapin de Pâques
Jaune et rose aux endroits qu’il faut
Regarde par la vitrine
L’univers en marche