Senteur des sapins
douce glissade sans fin
en traîne sur la neige

Dans le grand silence
craquements de la lumière
une branche casse

Poète médiocre
c'est moche – de loin il préfère
poète maudit

Mais il faudrait du talent
et comment fait-on semblant?

Dis-moi, je te prie
que ce n'est pas un adieu
si nos mains se touchent

Caché sous la table
(chut, il se croit invisible)
pour suivre le match

S'il prend peu de place
pas de poème sans lui
le silence

célébrer Noël de l'autre bord de la vie
soins palliatifs

la neige a fondu
reste le souvenir
de nos pas

souper de Noël
ils n'ont plus de crème glacée

partie leur amie –
les « merveilleux résidents »
tenus dans le noir

quelle découverte
ce château-fort oublié ~
jamais des corbeaux

au diable son âme
il le tire par la queue
ça ne va pas mieux

la nuit toute neuve
quand s'effeuille le bouquet
de la mariée

de la jeune rose
il a pourtant les joues fraîches
le porteur de mort

Exilé dans son île
On a rêvé de suivre
Un mât de cocagne
Ballotté par les flots

À la récréation
Un ballon vagabond
Est arrivé d'un bond
Aux pieds de l'instituteur

Un souffle
Et la Terre dans sa bulle
Prend son envol

Les dernières feuilles
Et les premiers flocons
Dans un ciel indécis
Se défient

L'espace d'une hésitation
D'une valse à deux temps
Ils se font des pieds de nez
Et tombent en riant

Pour la suite des choses

Intrus à l'écran
sur des travaux à côté
donne ma fenêtre

Sur le petit pot
au beau milieu de la pièce –
non, pas de photo!

Des œufs dans la paille
même si des poules y en a plus –
patatras! l'odeur

En furie le vent –
bien plus il veut emporter
que mon parapluie

Jouant à cachette –
le père Noël a glissé
des traînes sous le lit!

Fouillant dans la terre
les mains cherchent des patates
trouvent des trésors

Soupir de la terre
quand donc la première neige
le bal des étoiles